Tirer profit du manioc
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Développer les chaînes de valeur

Tirer profit du manioc

De toutes cultures d’Afrique centrale, le manioc est celle qui possède le plus grand potentiel pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les revenus des agriculteurs. Encore faudrait-il mettre en place une véritable stratégie de développement de cette chaîne de valeur en se donnant pour but la création d’emploi et l’accroissement des échanges commerciaux. Tel était l’objectif du Forum régional sur le manioc en Afrique centrale organisé à Yaoundé (Cameroun), du 6 au 9 décembre 2016, parallèlement au Salon International de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Une occasion de faire le point sur cette culture d’avenir.

Avec une production de plus de 40 millions de tonnes en Afrique centrale, le manioc est une culture clé pour la région, fournissant une riche source d'énergie, de protéines, de vitamines et de minéraux à des millions de personnes, particulièrement dans les villes en croissance rapide de la région.

En plus de son rôle de denrée de base dans l'alimentation locale, le manioc est utilisé dans l'alimentation animale et en tant que matière première destinée à la transformation industrielle. Il offre aussi des perspectives prometteuses en tant qu'ingrédient de substitution de denrées importées, notamment dans les aliments et boissons tels que la bière, la farine et les chips, réduisant la demande de produits étrangers, améliorant la souveraineté alimentaire et générant de l'emploi et des revenus locaux. Une autre propriété importante du manioc est sa résistance au changement climatique lui permettant de survivre à des périodes de sécheresse et de se développer dans des sols peu fertiles.

« Le manioc est une culture réellement remarquable et bien que la production en Afrique centrale s'élève à près d'un tiers de la production de toute l'Afrique, la région n'a fait qu'effleurer les possibilités qu'offre le manioc en termes d'opportunités de profits », a ainsi expliqué Michael Hailu, Directeur du CTA qui organisait le forum conjointement avec la Plateforme régionale des organisations paysannes d'Afrique Centrale (PROPAC) et avec le soutien d'autres partenaires. « Ce forum est une opportunité pour de nombreux acteurs de se rencontrer et de partager leurs expériences, avec l'objectif final de créer une chaîne de valeur forte pour le manioc. »

Le Forum Manioc a rassemblé environ 120 participants provenant de différents horizons de la chaîne de valeur du manioc en Afrique centrale, ainsi que des ONG, des chercheurs, des financiers et des responsables politiques impliqués dans le développement du secteur.

Afin de donner un caractère pratique à l'événement, des sessions de formation ont été organisées dans des domaines transversaux, tels que les médias sociaux, la gestion des connaissances, les outils de financement innovants pour la chaîne de valeur et la formation d'organisations interprofessionnelles efficaces.

Les participants ont également pris part à des visites sur le terrain qui ont permis de faire la démonstration de techniques innovantes dans la production, la transformation à petite échelle, la transformation industrielle et semi-industrielle, le marketing, l'empaquetage, les normes et le financement. Enfin, une série de rencontres business-to-business (B2B) ont été organisées pour promouvoir la création de réseaux et tisser des liens plus étroits entre les producteurs, les négociants, les transformateurs, les entreprises agroalimentaires et les institutions financières.


Le Forum régional sur le manioc en Afrique centrale était organisé par le CTA et la PROPAC, avec le soutien du Pôle régional de recherche appliquée au développement des systèmes agricoles d'Afrique centrale (PRASAC), l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), le Projet d'investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA), le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) du Cameroun et le Ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT) du Cameroun.