Des chaînes de valeur pour le développement agricole des Caraïbes
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Développer les chaînes de valeur

Des chaînes de valeur pour le développement agricole des Caraïbes

Stimuler des chaînes de valeur durables et rentables offre les meilleures perspectives pour le dynamisme et la prospérité du secteur agricole des Caraïbes. En coopération avec divers partenaires, le CTA met ainsi en œuvre un programme d’une durée de trois ans axé sur le développement des chaînes de valeur dans la région. Jusqu’à 3 000 petits agriculteurs caribéens devraient en être les bénéficiaires directs. L’éventail d’initiatives, qui produit déjà des résultats encourageants, vise à améliorer la sécurité alimentaire et à augmenter les revenus ruraux, mais aussi à lutter contre l’augmentation de la facture des importations alimentaires, qui se monte actuellement à plus de 4 milliards d’US$ par an et qui devrait plus que doubler d’ici à 2020. 

En coopération avec le Réseau des agriculteurs caribéens (Caribbean Farmers Network, CaFAN) et une chaîne d’hôtels caribéenne, la Sandals Foundation, le CTA aide des petits producteurs et d’autres acteurs des chaînes de valeur agricoles à s’organiser et à améliorer leurs produits et méthodes de production afin de répondre aux exigences du marché. Cette initiative a permis aux petits exploitants d’améliorer réellement leurs chances de profiter des marchés domestiques, nationaux et internationaux, notamment les secteurs florissants du tourisme et de l’hôtellerie. Un certain nombre de groupes de producteurs coopèrent déjà avec les acheteurs hôteliers. C’est notamment le cas des membres de la Société agricole de la Barbade (Barbados Agricultural Society) qui approvisionne les hôtels Sandals en fruits et en légumes et d’une association d’agricultrices de la Grenade, qui ont conclu des accords de vente de produits agroalimentaires avec des hôtels de leur pays.

Un volet important de cette stratégie en faveur des chaînes de valeurs consiste à aider les producteurs à avoir accès à des services d’appui aux entreprises, qu’il s’agisse d’intrants, de financement ou de création de valeur ajoutée. Avec le soutien de l’ONG de financement Finance Alliance for Sustainable Trade (FAST), le CTA établit des liens entre les petites exploitations et les établissements financiers de la région et offre aux entreprises les plus prometteuses des services de mentorat sur l’accès au financement.

« Nous avons constaté à quel point de nombreuses PME du secteur agricole ont du mal à satisfaire aux exigences nécessaires pour être considérées comme finançables par les établissements financiers, » explique Noemi Perez, présidente de FAST. « Il y a un formidable potentiel dans ces initiatives qui fournissent aux PME du secteur de l’agriculture un cadre intégré de mesures de soutien et mettent notamment l’accent sur l’amélioration de la production, le marketing et le développement d’entreprise. »

En République dominicaine, un partenariat entre le CTA et la banque privée ADOPEM, qui estime que l’agriculture a tout d’un secteur d’avenir, met à la disposition de petits producteurs des prêts responsables et productifs.

En parallèle, les TIC sont utilisées pour soutenir le développement des chaînes de valeur et le secteur agroalimentaire, et contribuent à attirer les jeunes vers le secteur. À la Barbade, par exemple, l’application Crop Guard, qui s’est hissé à la deuxième place lors d’un Hackathon organisé par le CTA en 2014, aide les agriculteurs à protéger leurs cultures grâce à des outils de diagnostic, de suivi et de contrôle des nuisibles. À la Grenade, un logiciel de prévision des récoltes, opérant à partir du cloud, améliore la qualité et la fiabilité des arrivages de produits agricoles des petits producteurs tout en donnant aux acheteurs des assurances en termes de sûreté des aliments.

« Ce logiciel a pour but de prédire ce qui sera disponible dans les champs, » explique Ruel Edwards, PDG du Conseil national de marketing et des importations (National Marketing and Importing Board) de l’île de Grenade, qui a commercialisé l’application. « Les chaînes de valeur peuvent ainsi assurer un approvisionnement régulier. Les clients des hôtels ou des restaurants n’ont en effet nullement envie d’apprendre qu’il n’y a pas de cantaloup au menu, car les agriculteurs n’ont pas pu en fournir. »

Reste à présent à coordonner ces différentes réussites et à les étendre afin de produire un impact régional. « Une série d’initiatives sont actuellement mises en œuvre sur le terrain, aux Caraïbes, afin de soutenir les acteurs de la chaîne de valeur, en termes de production, de transformation, de gestion post-récolte et de marketing », explique Juan Cheaz, Coordinateur de programme senior au CTA pour la politique et les chaînes de valeur agricoles. « Nous devons à présent veiller à coordonner ces programmes distincts afin de les inscrire dans le cadre d’un effort régional visant à produire des résultats à bien plus grande échelle. »


La Semaine caribéenne de l’agriculture 2016 a eu lieu du 26 au 28 octobre, dans les îles Caïmans. L’événement a été organisé conjointement par le CTA, l’Institut caribéen de recherche et de développement agricole (CARDI), la Communauté caribéenne (CARICOM), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies (FAO) et l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA). Pour en savoir plus, veuillez visiter : (http://www.cta.int/en/news/caribbean-week-of-agriculture-2016.html)